24.10.1648 Les traités de Westphalie

Bonjour,
Le 24 octobre 1648 constitue une date charnière dans l'histoire de l'Alsace. Ce jour-là, sont signés à Münster et à Osnabrück les traités de Westphalie, auxquels seuls deux alsaciens sont associés, Marc Otto (1600-1674) pour la ville de Strasbourg et Jean Balthasar Schneider (1612-1658) de Colmar comme député de la Décapole.
Les traités mettent fin à la Guerre de Trente Ans qui a profondément dévasté l'Alsace. Ils constituent une date capitale et une rupture profonde dans l'histoire de la province. Après plus d'un millénaire passé dans l'obédience germanique, l'Alsace connaît l'installation du roi de France, qui obtient les terres et seigneuries détenues jusqu'ici par les Habsbourg, soit environ 80 % du département actuel du Haut-Rhin, ainsi que les droits et juridictions détenus par la Maison d'Autriche et l'Empire en Alsace (landgraviat de Haute et de Basse Alsace, préfecture des villes de la Décapole). Mais il s'agit de concepts flous, d'où des dispositions ambiguës, qui incitent Louis XIV à annexer de force à son royaume la totalité des seigneuries et villes d’Alsace entre 1673 et 1681. Ces traités fixent aussi le statut religieux de l'Empire et de l'Alsace, ce qui maintient le statu quo territorial des luthériens et des réformés. Ils deviennent la charte des protestants alsaciens, en leur permettant d'échapper à la révocation de l’Édit de Nantes (1685) et de disposer d'une protection juridique jamais contestée.
Cette date est entrée dans la mémoire collective. En 1848, c'est une fête de l'union des trois grandes villes reliées par le train. Cette fête se situe dans un contexte de révolution en Allemagne et rencontre un vif succès populaire avec banquets, feux d'artifice et bals. La plupart des discours soulignent la volonté de réconciliation avec les Allemands. A Mulhouse, le directeur d'une banque qualifie les Alsaciens "d'arrière-petits-neveux de l'Allemagne, et fils dévoués de la jeune République", alors que pour Édouard Kratz (1803-1885), maire de Strasbourg, "l'Alsace est aussi française que la Bretagne, la Flandre et le pays des Basques et elle veut le rester".
A l'occasion du Tricentenaire (1948), les autorités régionales organisent de nombreuses festivités pour affirmer avec force l'adhésion à la France, trois ans après la fin du cauchemar nazi. A Strasbourg, les manifestations sont très diversifiées : plusieurs expositions, séance solennelle à l'université, visite officielle du président de la République, Vincent Auriol (1884-1966). Dans les semaines suivantes, la plupart des villes et bourgades d'Alsace associent à leur fête d'été le thème du tricentenaire, souvent sous forme d'un cortège historique, de sorte que, pendant trois mois, Strasbourg et l'Alsace vivent dans la mémoire de 1648 et de l'intégration nationale.
Pour les 350 ans en 1998, ont eu lieu un colloque à l'université et une exposition intitulée "L'Alsace au XVIIe siècle" à l'église Saint-Thomas.
Bernard Vogler, L'Almanach de l'Alsace, p. 307.
https://revue-histoire.fr/histoire-mode ... ur-europe/
Bien cordialement,
Philippe
Le 24 octobre 1648 constitue une date charnière dans l'histoire de l'Alsace. Ce jour-là, sont signés à Münster et à Osnabrück les traités de Westphalie, auxquels seuls deux alsaciens sont associés, Marc Otto (1600-1674) pour la ville de Strasbourg et Jean Balthasar Schneider (1612-1658) de Colmar comme député de la Décapole.
Les traités mettent fin à la Guerre de Trente Ans qui a profondément dévasté l'Alsace. Ils constituent une date capitale et une rupture profonde dans l'histoire de la province. Après plus d'un millénaire passé dans l'obédience germanique, l'Alsace connaît l'installation du roi de France, qui obtient les terres et seigneuries détenues jusqu'ici par les Habsbourg, soit environ 80 % du département actuel du Haut-Rhin, ainsi que les droits et juridictions détenus par la Maison d'Autriche et l'Empire en Alsace (landgraviat de Haute et de Basse Alsace, préfecture des villes de la Décapole). Mais il s'agit de concepts flous, d'où des dispositions ambiguës, qui incitent Louis XIV à annexer de force à son royaume la totalité des seigneuries et villes d’Alsace entre 1673 et 1681. Ces traités fixent aussi le statut religieux de l'Empire et de l'Alsace, ce qui maintient le statu quo territorial des luthériens et des réformés. Ils deviennent la charte des protestants alsaciens, en leur permettant d'échapper à la révocation de l’Édit de Nantes (1685) et de disposer d'une protection juridique jamais contestée.
Cette date est entrée dans la mémoire collective. En 1848, c'est une fête de l'union des trois grandes villes reliées par le train. Cette fête se situe dans un contexte de révolution en Allemagne et rencontre un vif succès populaire avec banquets, feux d'artifice et bals. La plupart des discours soulignent la volonté de réconciliation avec les Allemands. A Mulhouse, le directeur d'une banque qualifie les Alsaciens "d'arrière-petits-neveux de l'Allemagne, et fils dévoués de la jeune République", alors que pour Édouard Kratz (1803-1885), maire de Strasbourg, "l'Alsace est aussi française que la Bretagne, la Flandre et le pays des Basques et elle veut le rester".
A l'occasion du Tricentenaire (1948), les autorités régionales organisent de nombreuses festivités pour affirmer avec force l'adhésion à la France, trois ans après la fin du cauchemar nazi. A Strasbourg, les manifestations sont très diversifiées : plusieurs expositions, séance solennelle à l'université, visite officielle du président de la République, Vincent Auriol (1884-1966). Dans les semaines suivantes, la plupart des villes et bourgades d'Alsace associent à leur fête d'été le thème du tricentenaire, souvent sous forme d'un cortège historique, de sorte que, pendant trois mois, Strasbourg et l'Alsace vivent dans la mémoire de 1648 et de l'intégration nationale.
Pour les 350 ans en 1998, ont eu lieu un colloque à l'université et une exposition intitulée "L'Alsace au XVIIe siècle" à l'église Saint-Thomas.
Bernard Vogler, L'Almanach de l'Alsace, p. 307.
https://revue-histoire.fr/histoire-mode ... ur-europe/
Bien cordialement,
Philippe