26.6.1847 La "Fête des Boulangers" à Mulhouse
Publié : 26 Juin 2024, 21:22Bonjour,
En 1847, la ville de Mulhouse connaît une émeute de la faim provoquée par la cherté des vivres. Comme dans l'ensemble de l'Alsace, l'économie subit une crise de mévente depuis 1845. Elle est suscitée par une crise de subsistances due à deux mauvaises récoltes successives, aggravées par une maladie de la pomme de terre. La ville et les industriels font venir des grains de l'extérieur et distribuent des soupes aux indigents. A l'approche de la soudure, le prix du pain baisse d'un tiers, ce qui explique assez mal la colère des ouvriers.
Le samedi 26 juin, 3 à 400 ouvriers viennent se plaindre le matin à la mairie au sujet de la taxe du pain. Comme une réunion du conseil municipal est prévue ce jour, le premier adjoint leur demande d'attendre la réponse l'après-midi. Mais après leur dispersion arrivent vers midi d'autres ouvriers accompagnés de femmes et d'enfants, atteignant un total estimé à 15 000 personnes. Débute alors une émeute qui se prolonge jusqu'au soir : pillage d'un tiers des boulangeries, de magasins de grains, de farines et de vins et de quelques débits de tabac. L'émeute gagne ensuite les faubourgs. Les autorités font appel à la garnison qui, après sommations, tire, provoquant quatre morts et une vingtaine de blessés, mettant fin à l'émeute, qui a provoqué plus de 40 000 F de dégâts. Une soixantaine de personnes sont arrêtées et jugées par las assises de Colmar, qui prononcent quelques condamnations (d'un à trois ans de prison) et de nombreux acquittements. Ce "Bäckefest" a beaucoup frappé l'opinion et renforcé la méfiance envers une partie des ouvriers.
Bernard Vogler, L'Almanach de l'Alsace, p. 187.
https://www.persee.fr/doc/r1848_1155-88 ... 4_160_1296
https://journals.openedition.org/alsace/2375
Bien cordialement,
Philippe
En 1847, la ville de Mulhouse connaît une émeute de la faim provoquée par la cherté des vivres. Comme dans l'ensemble de l'Alsace, l'économie subit une crise de mévente depuis 1845. Elle est suscitée par une crise de subsistances due à deux mauvaises récoltes successives, aggravées par une maladie de la pomme de terre. La ville et les industriels font venir des grains de l'extérieur et distribuent des soupes aux indigents. A l'approche de la soudure, le prix du pain baisse d'un tiers, ce qui explique assez mal la colère des ouvriers.
Le samedi 26 juin, 3 à 400 ouvriers viennent se plaindre le matin à la mairie au sujet de la taxe du pain. Comme une réunion du conseil municipal est prévue ce jour, le premier adjoint leur demande d'attendre la réponse l'après-midi. Mais après leur dispersion arrivent vers midi d'autres ouvriers accompagnés de femmes et d'enfants, atteignant un total estimé à 15 000 personnes. Débute alors une émeute qui se prolonge jusqu'au soir : pillage d'un tiers des boulangeries, de magasins de grains, de farines et de vins et de quelques débits de tabac. L'émeute gagne ensuite les faubourgs. Les autorités font appel à la garnison qui, après sommations, tire, provoquant quatre morts et une vingtaine de blessés, mettant fin à l'émeute, qui a provoqué plus de 40 000 F de dégâts. Une soixantaine de personnes sont arrêtées et jugées par las assises de Colmar, qui prononcent quelques condamnations (d'un à trois ans de prison) et de nombreux acquittements. Ce "Bäckefest" a beaucoup frappé l'opinion et renforcé la méfiance envers une partie des ouvriers.
Bernard Vogler, L'Almanach de l'Alsace, p. 187.
https://www.persee.fr/doc/r1848_1155-88 ... 4_160_1296
https://journals.openedition.org/alsace/2375
Bien cordialement,
Philippe