28.8.1673 Coup de force contre Colmar

[LUDWIG Philippe]

Bonjour,

Au début de la Guerre de Hollande, à la suite de l'intervention de l'Empire, la frontière de l'Est est menacée, d'autant que les villes de la Décapole tiennent à conserver leur autonomie politique. Louis XIV décide de venir personnellement en Alsace pour faire revenir les villes à la raison. Il entre par le col de Sainte-Marie-aux-Mines pour se rendre à Brisach. A l'approche du roi, un officier, le marquis de Vaubrun, enjoint au Magistrat de Colmar de retirer les canons des remparts, ce que celui-ci fait à contrecœur. Il fait ensuite pression pour faire annuler la prestation annuelle du serment qui mentionne la fidélité à l'empereur, affirmée aussi par l'émission en 1666 du "trutzthaler" qui comporte l'aigle impérial.
Lorsque le lundi 28 août 1673, le Magistrat sort de la ville pour saluer Louvois, ministre de la Guerre, le marquis de Coulanges s'élance avec 500 cavaliers vers une porte de la ville, force l'entrée et occupe au galop les carrefours, les portes et les principaux édifices. Puis Louvois entre à son tour tandis que les bourgeois, atterrés, s'enferment dans leurs maisons. Le lendemain pénètrent d'importants contingents d'infanterie et les Français emportent à Brisach la totalité de l'armement. Ils font démolir l'ensemble des remparts réalisés par Daniel Specklin au XVIe siècle par 4 000 paysans aux frais de la ville. Ces mesures provoquent la colère de la population qui soupçonne le Magistrat d'avoir livré la ville et sarifié ses libertés. Ainsi Colmar, devenu ville ouverte, perd son indépendance et doit se soumettre à la domination française.
Bernard Vogler, L'Almanach de l'Alsace, p. 250.

https://journals.openedition.org/alsace/121

https://dhialsace.bnu.fr/wiki/Colmar_(v ... _1214-1815)

Bien cordialement,
Philippe